26.6.06

Cancéreux mais heureux !

Il y a quelques mois la vie est une salope. Décembre 2005, j'intègre l'IGR de Villejuif car mes poumons logent des métastases "rebelles" de mon cancer des couilles ! Eh oui, cette saloperie part des bijoux de famille pour se poser dans le haut de mon for intérieur sans nous dire si elle finira sa course là ou ailleurs. Aujourd'hui, (restons prudent avec mes cellules insolentes et sauvages) mes poumons respirent mieux. Merci IGR, merci ma famille, merci mes amis, merci mon amoureux, merci là-haut (oui très haut !), merci le progrès, merci à notre système de solidarité français tant critiqué (par mes soins aussi, mais si je vous assure, il m'arrive de critiquer un tout petit peu lol)... Et un grand merci à tous les lecteurs (les miens !) qui m'ont lu et qui me donnent la niaque de vivre (l'écriture me protège j'en suis convaincu).

Avril/Mai 2005, la vie est une taquineuse très vicieuse. Plus que soutenu par vous tous, je redonne un nouveau souffle à ma vie sauf que... Je peine encore à vivre dans un corps sain de toutes cellules néfastes et briseuses de rêves. Ce cancer me fout tellement la gerbe qu'il me retourne le foie. Je fais une crise de foie ? Non, l'insolente maladie ne me quitte pas et me prouve sa fidélité en foutant en l'air mon bilan hépatique (mais pas mes marqueurs tumoraux (tu ne les auras pas sale bourreau !)). Alors, ça veut dire quoi ? Eh bien, ça veut dire que le cancer me nargue, il est encore là (au foie) (comme un alcoolique). Mais je ne me décourage pas.
- Cancer, tu ne m'auras pas à l'usure. C'est ma stratégie, pas la tienne. Je porte confiance à mes alliés (chimio).
- J'ai failli baisser la garde cet hiver en secteur protégé. Mais là je suis heureux d'avoir tenu car je vis des belles choses.
- Quoi ? ça te fais chier ? Tant mieux, c'est que je commence à te toucher alors.
- Juste un truc, tu es la source de ma haine alors je vais être vulgaire grave : VA TE FAIRE FOUTRE !!

Si je n'avais pas fait les trois cures intensives de chimiothérapie et subit tant de souffrance, je n'aurais jamais pu :
- Reconstruire mon puzzle familial.
- Découvrir Montréal.
- Voir les concerts de Dyonisos, les Têtes Raides, Olivia Ruiz, et Indochine.
- Lire un bouquin très drôle et écrire le mien qui je vous promet le sera aussi.
- Et entendre des critiques "curieuses" sur "Pas de quoi se taire" : comme "Votre livre est vulgaire, ça parle de couilles et de gays, ce n'est pas beau !". C'est vrai que c'est moche à côté du cancer, qui lui est beau ! lol

Bref, cancéreux toujours. Plus malheureux. Mais enfin heureux. Jusqu'à quand ? Pfff, je veux toujours trop en savoir !

6.6.06

Perdre la boule !

Quelle semaine ! Sous le signe de la rencontre et de l'échange, je profite de la phase de pause de mon traitement de chimiothérapie en acceptant l'invitation de mon Boss pour venir faire mes premières séances de dédicaces dans le cadre de sa boutique conviviale. Endimanché dans une chemise pink et un jean Diesel avec une veste Melchior, je profite de mon bain de foule pleinement. Et la température est chaude, si chaleureuse que des giboulées de compliments me font tourner la tête au point que je suis à deux doigts de me choper le melon. Finalement le comble pour un mec qui a écrit un livre sur sa paire de cerises attaquées par une incruste tumorale sur le noyau !

Après avoir perdu mes boules, ce qui m'a valu d'avoir la boule à zéro et les nerfs en boule, je ne souhaite pas que tout ça fasse boule de neige au point de me retrouver à perdre la boule ! Trop, c'est trop !

Alors j'évite la boulette de la grosse tête. Je me remets au travail parce que c'est pas le tout de faire le beau au restaurant ou chez Vidéoland. Les lecteurs veulent la suite, simplement parce qu'ils ont faim d'être resté sur leur fin. Pris à mon propre piège d'un livre se terminant sur une ouverture, je me fais secouer les puces pour raconter la suite. Je suis d'accord, j'ai tellement de trucs à vous dire (encore !) que votre requête me stimule à reprendre ma plume. Etre sollicité me fait perdre la boule ! Merde, c'est pas le moment, sans elle, je ne suis rien.
"S'il-te-plaît, ne roule pas, reste bien fixée sur mes épaules, j'ai tant besoin de toi !"

Allez, c'est promis, je prépare la suite, c'est une affaire qui roule ! Comme une boule ? Mieux que ça encore.